Nous avons le plaisir de vous annoncer la reprise de nos concerts en ce début de saison 2020/2021. Retenez dès à présent la date du dimanche 13 septembre.Avec l’espoir de vous retrouver à cette occasion.
A propos du programme de ce soir
La musique de cette soirée met en évidence le répertoire romantique pour piano. Clara Wieck-Schumann a rencontré Robert Schumann à l’âge de 9 ans et décide plus tard, malgré le refus de son père, de se marier. Quarante ans après la mort de Robert Schumann, elle fait connaître les œuvres de son mari en se produisant dans les grandes salles de concert d’Europe. Reconnue comme l’une des plus importantes pianistes du XIXe siècle, Clara a contribué à façonner l’art de l’interprétation romantique. Mère de huit enfants, autogestionnaire de ses propres concerts et de ses tournées, compositrice, professeur de piano au Conservatoire de Düsseldorf, éditrice des œuvres de son mari défunt, Clara était sans aucun doute un «multi-talent» qui a su s’imposer avec succès dans un monde dominé par les hommes.
Composées entre 1829 et 1845 les Romances sans paroles de Mendelssohn sont des pièces brèves et cueillent les impressions de l’instant, tantôt intimes, tantôt brillantes, tantôt se rapprochant de la nature que l’auteur affectionnait particulièrement. Un cahier fut même dédié à Clara Schumann et prouve son respect et son admiration.
La Sonate opus 22 de Robert Schumann a une longue histoire. Chaque mouvement a été composé, développé et repensé à des moments différents de sa vie. Lorsque finalement tout semblait prêt, Clara a demandé à Robert de réécrire un final plus facile à comprendre et à suivre pour son public. « Tu as tellement raison, ce final me déplaît également au plus haut point … » La nouvelle version fut publiée par Johannes Brahms après la mort de Robert en 1866.
En tant que compositrice Clara Schumann n’a eu durant sa vie, que trop peu de reconnaissance. Hans von Bülow, pourtant grand pianiste et virtuose, n’avait fait que des remarques très négatives et non justifiées à son sujet. Nous vous invitons à vous faire une idée personnelle de cette artiste de talent en écoutant ou en découvrant ce soir les trois Romances op.21 qui allient avec subtilité lyrisme et virtuosité.
Et enfin, les Variations op.24 de Johannes Brahms, œuvre magistrale, montrent de façon évidente une grande affection mutuelle. « J’ai écrit des variations pour ton anniversaire, toi qui ne les a toujours pas entendues et ne les a pas encore travaillées pour tes nouveaux projets de concerts. » Les variations et fugue sur un thème de Händel juxtaposent le baroque et le grand romantisme. C’est beaucoup plus qu’une simple musique d’anniversaire que Clara Schumann interpréta pour la première fois à Hamburg le 7 décembre de la même année.
L’œuvre de Jean-Jacques Werner est riche et complexe. Sa production pianistique offre une large palette d’impressions diverses issues de cette volonté, générée par Claude Debussy, de la «pièce unique» écrite dans un contexte bien précis et qui ne se répète pas dans le temps. Les Chansons-Rêves pour Sophie se fondent à merveille dans ce programme, car elles reflètent cette nonchalance enfantine, telles les «Kinderszenen» de Robert Schumann. Elles apparaîtront dans le déroulé du programme, reliant ainsi le répertoire romantique au gré des tonalités, des humeurs et de la lumière évoquées au cours de ce concert.
PROGRAMME DU CONCERT
Felix MendelssohnRomances sans paroles op.19 n° 4, 5, 6 (1829/30)
(1809-1947)Moderato – Poco agitato – Andante sostenuto
Robert SchumannSonate en sol mineur Op.22 (1830/1838)
(1810-1856)So rasch wie möglich – Andantino – getragen
Scherzo : sehr rasch und markiert
Rondo : Presto – Prestissimo
Clara SchumannTrois Romances op.21 (1853)
(1819-1896)dédiées à Johannes Brahms
Andante – Allegretto, sehr zart zu spielen – Agitato
Johannes BrahmsVariations et Fugue sur un thème de Händel op.24
(1833-1897)dédiées à Clara Schumann à l’occasion de son anniversaire le 13 septembre 1861Thème : Aria – Variations I à XXV – Fugue
Programme parsemé des Chansons-Rêves pour Sophie de Jean-Jacques Werner (1935-2017)composées en 1971
Loin des tapages médiatiques, Patricia Pagny s’est imposée dans le monde musical depuis des années en suivant un parcours atypique marqué de tournées à l’étranger.
Ses fréquentes apparitions en Asie et en Europe, les masterclasses qu’elle dirige au Japon, son poste de professeur à la Hochschule de Berne, son engagement pour la promotion de la nouvelle génération dans le cadre « Tasti’Era-Projects » (www.tastieraprojects.com), dont elle assure la direction artistique, ainsi qu’une discographie riche et variée sont le témoignage de son intense activité artistique.
Elle se produit dans des salles prestigieuses comme le Chicago Symphony Center, le Wigmore Hall, les Salles Pleyel et Gaveau, ainsi que l’Auditorium du Louvre, l’ Herkulessaal de Munich et la Philharmonie de Berlin, en passant par la Sala Verdi de Milan, le célèbre Teatro Regio à Parme, le Teatro Bellini de Catania, les Oji-Hall de Tokyo et Kyoto Concert Hall, aux côtés de chefs, collègues et orchestres symphoniques réputés.
On rappellera ses concerts avec Sir Georg Solti et le Chicago Symphony, Yehudi Menuhin et le Sinfonia Varsovia, Theodor Guschlbauer et l’OPS, Alain Lombard et l’Orchestre de la Suisse italienne, Uri Segal et l’orchestre de chambre de Lausanne, Marcello Viotti et le Münchner Rundfunkorchester, Gérard Poulet, Olivier Charlier, Siegfried Palm, Saschko Gawriloff, Carter Brey, Kyoko Shikata, entre autres, tout comme la sélection de son CD dédié à Mendelssohn au « Top5 2007 » d’Arte-Télévision et le Prix du Swiss Radio International pour l’enregistrement de l’intégrale des sonates pour violon et piano d’Othmar Schoeck.
Ses récents projets discographiques réalisés avec sa classe de jeunes pianistes de Berne. étaient dédiés aux « 48h contre le cancer » ainsi qu’à l’association « Enfants, Espoir du Monde ».Patricia Pagny avait souhaité montrer que la musique pouvait tout à fait soutenir de telles initiatives en reversant une partie des fonds obtenus grâce à la vente de ces enregistrements aux associations concernées. Le dernier CD est consacré à Clara Schumann et à sa vaste production pianistique de grand intérêt injustement délaissée par les grands noms du piano.