Pierre Goy interprète Chopin : une expertise et un plaisir de tous les instants

Un concert consacré entière­ment à Chopin est comme un exceptionnel moment d’anthologie musicale.

Pierre Goy, pénétré de l’œuvre de Chopin, la fait vivre et revi­vre avec une expertise et un plaisir de tous les instants. Le piano à lui tout seul est un partenaire qui rapproche l’œuvre du public: il a, en effet, appartenu à une élève de Chopin et traversé le siècle, entretenu savamment, sans jamais devenir un objet de musée. Pierre Goy en tire le meilleur profil, fait chanter cet instru­ment qui, comparé à certains pianoforte entendus ici ou là, révèle toutes ses qualités de douceur et de contrastes mesu­rés.!

Une sorte de troisième mi­temps

Son jeu donne vie au génie diversifié du compositeur à travers des polonaises, parta­geant avec les valses les ryth­mes à trois temps, mais d’un caractère différent, à l’intimité des nocturnes et à la vivacité de mazurkas, mêlant tradition populaire et musique savante. Le programme de ce dimanche à l’église protestante de Bouxwiller entraînait les audi­teurs dans une première partie, avec des œuvres souvent peu connues, alors que, dans l’autre ils ont su reconnaître des com­positions qu’ils ont pu jouer eux-mêmes ou tenter de le faire. Ils auront d’autant plus apprécié la familiarité cultivée de Pierre Goy avec toutes ces compositions. Au milieu du public. fort heu­reusement très nombreux lors de ce concert, se trouvaient Martin Gester. compagnon d’aventures musicales avec le pianiste, et le compositeur suisse Michel Hostettler, cha· leureusement salué à la suite de l’exécution de ses Cinq Mi· niatures (dédiées à Pierre Goy), œuvre d’une écriture compacte, alternant des phrases mélodi­ques à la main droite escortées d’accords fermes ou de trilles et de grappes de notes avec des entrelacs mélodiques. le tout s’achevant dans un climat totalement apaisé.!

Et puis, pendant une sorte de troisième ml-temps bon nom· bre d’auditeurs invités par le président de Musiques au pays de Hanau à rejoindre le pianis­te. ont écouté, posé des ques­tions sur le piano, le répertoire ou l’exécution, Pierre Goy se pr????tant avec bonne humeur à cet exercice de nature pédagogi­que. Quel beau dimanche!