Musiques en pays de Hanau invitait dimanche le duo Anne Werner et Patricia Pagny à l’église Saint-Adelphe.
Après l’entrée en scène, l’interprétation de la Sonate pour violon et piano en sol mineur de Claude Debussy garde la légèreté d’une conversation entre amies. Dans l’intermède, le violon emplit l’espace au point d’y paraître dans son étui. Sur le final, Patricia Pagny titille son piano de ses jetées de mains et de ses balancements. En contraste, Anne Werner est une nymphe qui de temps en temps s’anime et ploie sans rompre.
Vient ensuite la Première sonate pour violon et piano en la majeur de Gabriel Fauré et ses quatre temps. Sur l’Allegro molto, les sonorités du piano jouent avec la fluidité du violon, dont les aigus étirent un fil qu’on ne peut lâcher. Sur l’Andante, le duo forme une rose, dont le piano répand le parfum capiteux tandis que le violon en cisèle le pétale éclatant, pour terminer sur un final déposé. Le Scherzo anime Anne Werner, dont l’archet donne des sonorités tantôt aquatiques, tantôt métalliques, avec des mouvements qui évoquent la valse et qu’appuie Patricia Pagny par une ritournelle légère.
Après une courte pause, l’auditoire entre dans un répertoire plus contemporain, avec le Second mouvement de la Sonate « Monisme » pour violon seul , d’André David (1922-2007). Anne Werner y déploie grincements, glissements, vibrato, pincements. Puis c’est au tour de Patricia Pagny de se produire en solo, sur Cinque pezzi per Pianoforte de Paul Glass, perchée sur son instrument, expressive.
Le duo interprète en final la Sonate pour violon et piano de Francis Poulenc, auquel se joint Daniel Spiegelberg, le président de Musiques en pays de Hanau.
Source DNA Saverne publiée le 28/11/2013